vendredi 3 novembre 2017

A l'époque ou le temps de jeu n'était pas limité ( 50 ans en arrière )



               7h 15 de jeu ( 38 lancers de but )
 
La quadrette d'Umberto Granaglia

 
28/08/1967


Finale quadrette

ITALIE (Granaglia, Benevene, Baroetto, Bragaglia) bat FRANCE (Cheviet, Oliver, Imbert, Bouvet) 18 à 17


A CHEVIET LE PANACHE... A GRANAGLIA LE TITRE MONDIAL !
 
Gap, 28 août - Quel calme ce matin (après une nuit courte) dans cette bonne ville de Gap soumise pendant quatre jours à une occupation étrangère insolite. Les hôtels saturés, les restaurants refusant du monde et le splendide parc de la Pépinière accueillant sous ses frais ombrages ceux qui, pour ne pas manquer l'entrée, s'offraient en plain air un casse croûte rapide. Si cet extraordinaire succès populaire se justifiait, jusqu'à dimanche, par la qualité de la compétition et l'attente d'un choc final franco-italien, la confrontation ultime entre Cheviet et Granaglia ajoutait encore à l'intérêt initial.

 Choisi pour la première fois de sa jeune et brillante carrière comme capitaine d'une formation nationale, le fidézien avait jusque là rempli largement son contrat : vaincre deux fois Granaglia en deux jours n'est pas tellement facile. Mais le "maestro", trop vite condamné par certains sut retrouver contre Andreoli les ressources nécessaires pour défendre son titre. Pour les gens goûtant la précision, 4H30 lui furent nécessaires pour obtenir son premier succès de la saison en compétition officielle face à son jeune rival. 

Lorsque, à 15h40 exactement, français et italiens entamèrent les hostilités qui aurait pu prévoir le dénouement et surtout la durée de cette finale ? Nous sommes bien dans l'obligation de la résumer puisque les impératifs horaires ne nous ont pas permis de la commenter, hier, comme il se devait. Rappelons donc rapidement qu'après un départ moyen des tireurs français, Granaglia menait 15 à 4 et le speaker de service conseillait aux spectateurs (il était 19 heures) de ne pas envahir les jeux à la fin de la partie...
 

 C'était le moment où, justement, les français se retrouvaient pleinement. Oliver annulant, Bouvet frappait encore le but et 2 points sanctionnaient cet exploit. 9-15 puis 9-16 avant que Oliver sauve à nouveau son camp. Ce sont ensuite les 8 frappes des français pour un point et une nouvelle annulation du dracenois. Puis 6 touches sur 6 encoure pour une seule unité, Cheviet détruisant aussi le carreau d'Oliver. C'est au renvoi un point inespéré pour les transalpins Cheviet vainement malheureux démarquait encore malgré un carreau...
 

 Le fidézien se venge sur le but puis 13-17 et nouvelle annulation par le même Oliver après. Bouvet promu maintenant au rôle de pointeur en second frappant aussi le "petit". Et puis, défaillance italienne et possibilité pour les français de conclure. Las ! une fois de plus le carreau de Cheviet ne sera pas payant et 17-17. Cheviet, Oliver, Benevene, Granaglia et Benevene encore, frappent successivement le petit objet pour préserver leur camp.
 

  Trente-huitième et dernière mène. Imbert reste court. Bragaglia reprend. Imbert vient plus près ; Benevene détruit. Bouvet tire et touche. Reprise de Bardetto ; Bouvet frappe encore mais la boule italienne n'est pas déplacée et tient toujours. Le but est à 10 centimètres de la deuxième raie et Oliver (une fois), Cheviet (2 fois) ne pourront l'en déloger. C'est fini. Granaglia est à nouveau champion du monde ! Il est 22h55 et l'empoignade a duré 7h15 exactement.
 

Voilà ! Concluez vous-même, amis lecteurs, selon vos appréciations personnelles. Mais pour moi je regrette profondément que quelques faiblesses mineures en début de partie et une malchance certaine aient privé Cheviet, Oliver, Imbert et Bouvet d'un titre qu'ils méritaient hautement.
 

A constater l'estime réciproque manifestée après cette lutte homérique entre vainqueurs et vaincus, l'on se doit de souligner aussi que les "accrochages" en cours de jeu en raison de la tension nerveuse de tous, ne sont plus qu'un mauvais souvenir, n'est-ce pas Granaglia et Imbert ? Et il faut, pour conclure, indiquer que Imbert a été désigné comme meilleur joueur du championnat. Une distinction flatteuse pour le niçois. Dommage encore qu'il n'y ait pas d'accessit. André Bouvet l'aurait pourtant bien mérité ! Pour nous il ne saurait être question de distinguer entre nos quatre mousquetaires. Cette équipe au sens noble du terme, a pleinement justifié le choix des responsables.
 

 Et l'échec, pour un point, à la phase décisive, ne doit tout de même pas faire oublier la remarquable partie de samedi contre les mêmes adversaires. Alors ? Et bien "Allez France" comme le scandait si bien le bon public gapençais !

 

© 2007

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